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 TAHAR BEN JELLOUN

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AuteurMessage
sajaa
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sajaa


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Date d'inscription : 20/06/2008

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MessageSujet: TAHAR BEN JELLOUN   TAHAR BEN JELLOUN Icon_minitimeVen 7 Nov - 5:20

TAHAR BEN JELLOUN Coollo14
TAHAR BEN JELLOUN
Ben Jelloun est l'écrivain marocain le plus célèbre aussi bien au Maghreb qu'en Europe. Connu d'abord par son premier récit qui a la fâcheuse réputation d'être un roman à scandale, il est paré d'une grande notoriété depuis le prix Goncourt qui lui a été décerné en 1988.
Les débuts de carrière de Tahar Ben Jelloun (né a Fès en 1944) sont d'abord marqués par le journalisme (1971) où il exprime ses opinions et fait valoir sa formation philosophique avant de présenter son Doctorat de 3° cycle en psychiatrie sociale . Le contact avec les lecteurs et les auditeurs est aussi maintenu par une chronique hebdomadaire sur les ondes de Médi I depuis 1983.
Même si l'existence de l'écrivain est partagée entre Paris et Tanger où il a élu domicile depuis qu'il a quitté Fès en 1955, Ben Jelloun est de plus en plus sollicité par les mass-média occidentaux pour toutes les questions en rapport avec le monde arabe, et plus spécialement les problèmes concernant les communautés immigrées qui retiennent son attention depuis les débuts de sa carrière.
Ses écrits audacieux soulèvent des réticences. Il n'empêche qu'il est étudié dans les Universités et demeure à certains égards une référence même si on lui reproche parfois d'écrire en français.
Dans son ensemble, l'oeuvre de Ben Jelloun verse dans le conte, la légende, les rites maghrébins, les mythes ancestraux... Cependant, l'originalité de cet écrivain réside dans son art de saisir tous les aspects de la tradition et de la culture maghébine en une symbiose très singulière avec le vécu quotidien et les problèmes sensibles de la société pris dans les vertiges de la mémoire et de l'imaginaire en gestation. D'où une écriture qui dérange par ses modalités et ses thèmes privilégiés mettant en scène des sujets tabous ou des êtres exclus de la parole. "Enfance saccagée", prostituée, immigré, fou combien sage, homme-femme, et tant d'autres figures livrées à l'errance peuplent l'univers romanesque de Ben Jelloun.
Ces spécimens de la société qui sont refoulés dans le silence ou l'indifférence présentent une silhouette à la fois singulière et étrange. Leur profil emblématique est aussi un support symbolique qui permet d'aborder le langage inter-dit en relation avec le corps, la sexualité ou le statut de la femme. Langage souvent irritant pour le lecteur conformiste d'autant plus que celui-ci est pris dans les dédales d'une écriture chaotique. Confronté au leurre et à la discontinuité, il se heurte au récit impossible. En effet, dès ses premiers romans, et plus particulièrement Harrouda et Moha le fou, Moha le sage , on assiste à la mise en spectacle du corps féminin à travers toute sa violence érotique. Si le sujet surprend et bouscule le lecteur conformiste, les processus d'une écriture complexe redoublent les difficultés d'interprétation. Cependant, avec La Prière de l'absent et L'Enfant de sable , les romans de Ben Jelloun semblent retrouver un profil plus sécurisant en offrant un aspect plutôt conforme au schéma du roman traditionnel, du moins en apparence. Néanmoins, quelles que soient les formes de ces récits, les êtres marginalisés par le discours officiel et le drame du corps exclu demeurent au coeur même des stratégies de cette écriture.
Outre la violence du langage érotique mis en avant par ses récits, l'une des fibres sensibles qui explique les réactions contre ces oeuvres ainsi que certains blocages chez le lecteur maghrébin, est certainement liée à la quête de l'adéquation entre la création romanesque et le réel. Les romans de Ben Jelloun ont justement la particularité de se démarquer, pour une large part, de cette conception dans ses manifestations classiques. Le public marocain, et de manière générale le lecteur maghrébin, essentiellement entre 1950 et 1970, réclame un écrivain témoin de son époque et idéologiquement "engagé". Or, si notre romancier s'intéresse au drame de l'immigré, à la prostituée, au fou..., il n'a point pour objet de reproduire des schémas ou des portraits d'êtres familiers directement reconnaissables. Ses personnages qui émanent du conte, de la légende et du mythe existent essentiellement dans un monde onirique. Il s'agit d'êtres livrés dans l'errance à travers les désordres de la mémoire et l'insubordination de l'imaginaire. Dans la mesure où la sensibilité poétique de l'écrivain est en rupture avec les pratiques conventionnelles, cette conception du roman peut rebuter le lecteur ou au contraire stimuler un intérêt singulier.
Le réel qui n'est point exclu de l'univers romanesque de T. Ben Jelloun se poursuit sur des parcours parallèles. Lorsque l'écriture s'engage dans le rêve et le délire, elle fait appel à notre pouvoir de déchiffrer les signes au-delà des schémas figés de la représentation. Le lecteur est alors invité à se mettre à l'écoute de l'étrangeté des discours investis . C'est ce qu'on peut aisément relever dans l'écriture romanesque dès la parution de Harrouda.
HARROUDA: POÉTIQUE DU CORPS ABSENT ET "PRISE DE LA PAROLE"
Il est certain que ce qui a le plus contribué à faire connaître T. Ben Jelloun dans les années 70, c'est Harrouda, dont la violence a produit un effet de scandale chez certains lecteurs. L'objet du livre est certes de faire parler le corps réfugié dans le silence, celui de la mère, destinataire du livre. L'axe initial de la narration est articulé sur les souvenirs et les fantasmes de l'enfant-narrateur. Cependant, avant d'évoquer le corps interdit à travers "la prise de la parole" et "les entretiens avec la mère", le corps de la prostituée effectue une entrée spectaculaire mettant en exergue sa dimension érotique. La prostituée complice des fantasmes de l'enfant échappe aux normes de la doxa. Aussi devance-t-elle la mère dans l'ordre du récit. Le corps hautement sexualisé et traversant ses métamorphoses remplit la fonction maternelle auprès d'enfants égarés dans le délire du sexe interdit. Ainsi, faute de pouvoir célébrer le langage impossible, le corps de la mère est-il investi dans celui de la prostituée. En marge du corps sacré, Harrouda fait valoir le corps occulté par le discours officiel.
Il est cependant remarquable que "la prise de la parole" - effectuée plus tard par la mère - est doublée d'une mise en demeure des pères tous morts ou absents et renvoyés par le livre. Le pouvoir castrateur est ainsi placé sous le signe de sa faillite. Parallèlement, si Fass, ville mythique, est le lieu d'expression de la doxa, les enfants retrouvent leur liberté dans la ville sans nom baptisée ville à venir. Plus tard, "Tanger-la-trahison" qui a hypothéqué ses mythes offre son hospitalité aux enfants en marge de la cité ancestrale où ils se sentent exclus.
"La prise de la parole" dénonce les aspects tragiques de la vie conjugale alors que le délire de l'enfant fait que le corps-objet résiste aux servitudes sexuelles. Les fantasmes de l'enfant semblent le libérer de cette usure. Dans son délire "les femmes sortaient du bain avec le sentiment étrange d'une nouvelle culpabilité (...) Elles se sentaient toutes traversées par le même corps frêle et menu qui avait organisé l'orgasme collectif (...) Certaines refusèrent ensuite de se donner à leur mari" (p.37). Dès lors, le règne du matriarcat prend sa revanche sur le prestige du patriarcat. Le corps esclave se libère de ses entraves au moins dans l'imagination de l'enfant-narrateur.
Dans la même perspective, la mort du mari est une libération pour la mère. Bénédiction que l'enfant posthume va gâcher. La génitrice sent d'abord sa future progéniture comme les vestiges du père déposés en elle et rejette le foetus. Plus tard, elle réalise que cet enfant à venir naissant à l'insu du père devient sa procréation exclusive et l'expansion-renaissance de son propre corps. L'enfant posthume est aussi un défi au géniteur exclu.
S'il n'y a point d'histoire dans Harrouda, l'enfant-narrareur livre ses souvenirs sur un rythme chaotique et dans un discours poétique marqué par l'enchantement de "la prise de la parole". Au niveau de la distribution du récit, on peut relever un certain nombre d'éléments stratégiques qui permettent d'engager des itinéraires fonctionnels. A titre d'exemple, notons que le récit est dédié à la mère. Pourtant Harrouda devance la génitrice et semble mise en avant par rapport à elle. La prostituée désignée comme "un oiseau/ un sein/ une femme/ une sirène/ taillés dans le livre" (p.7) répand l'ambivalence des signes en étant une projection à distance de la mère. Avec son être sublime, cette femme singulière célèbre l'irréalisme de son propre corps tout en faisant valoir le désarroi de son impact sexuel. Cependant, l'antériorité de Harrouda prépare et atténue la violence des propos de la mère. Harrouda est ainsi le double et l'antidote de la mère. Selon la même distribution, Tanger est à la fois la projection et la négation de Fass. La ville qui célèbre la ruine du mythe donne au récit un autre souffle de déréalisation exaltant la circulation du délire.
Le désordre de l'écriture se présente comme une autre combinatoire des signes pris dans leur mouvance. Les interférences entre la mère et Harrouda, les glissements de Fass à Tanger en passant par la ville à venir... sont autant d'axes fonctionnels dans la production des micro-récits. Ils élaborent une poétique de la discontinuité exaltant l'errance à travers les fantasmes, le délire, la mémoire et l'imaginaire de l'enfant-narrateur. Processus qui se poursuit et prend une envergure singulière avec Moha le fou, Moha le sage.
TAHAR BEN JELLOUN J14
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